Lorsque les écologistes n’ont plus rien à se mettre sous la dent - mais est-ce seulement possible ?- ils agitent le spectre du pétrole. Il y en aurait, semble-t-il à quelques milles au large de cette île, jusqu’ici réputée pour la pureté de ces eaux. Immédiatement, ils font surgir du fond de leurs fantasmes les flammes d’une plate forme pétrolière ravagée par un incendie et une marée noire qui s’étale à perte de vue, sorte d’Ekofisk de sinistre mémoire. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’une telle perspective ronge les esprits des irréductibles défenseurs d’un environnement fragile exposé à tous les dangers. Il y a quelques décennies, alors que la Compagnie internationale de Géophysique avait décelé, entre Biguglia et Aléria, dans les sédiments du socle insulaire, des poches pouvant contenir du gaz ou du pétrole. Une campagne de forage avait été préparée et des tests ciblés à quelques encablures de l’étang de Biguglia, là où les possibilités de découverte étaient les plus grandes. On assista, alors, à une levée de boucliers et, pour apaiser les esprits, Total, l’exploitant potentiel, invita quelques journalistes locaux à visiter les plate formes pétrolières en mer du Nord afin d’en démontrer la parfaite innocuité. Et puis, d’un seul coup d’un seul, l’Elysée décida de faire stopper les recherches sans fournir la moindre explication. Mais les raisons politiques n’étaient pas à exclure. Car si le pétrole allait jaillir au large de la côte orientale il aurait fait le jeu des indépendantistes, donnant à leurs revendications un poids essentiel. Aujourd’hui encore il serait de circonstance et pour Paris il vaut donc mieux laisser les choses en l’état. De ce côté-là, les écolos peuvent dormir sur leurs deux oreilles, car ce n’est pas demain que le premier navire spécialisé dans les forages offshore viendra jeter l’ancre au large de Biguglia
J-N.C.