L’abbé Roger-Dominique Polge retrouvera, le 12 février, Corte et son église de l’Annunziata dont il avait été éloigné par Mgr Brunin, alors évêque d’Ajaccio. Cet éloignement faisait suite à une révocation, prononcée par l’évêque et confirmée, à Rome, par la Congrégation du clergé auprès de laquelle l’abbé Polge avait introduit un recours. C’est la Signature Apostolique, l’égale de notre cour de Cassation, ou si l’on veut, de notre Conseil d’Etat, qui s’est penché sur le dossier soumis à sa diligence pour rendre son arrêt après une très longue réflexion. A-t-elle donné tort à Mgr Brunin en blanchissant l’abbé ? Un peu sur le fond, beaucoup sur la forme puisque l’arrêt de l’autorité ecclésiastique s’est fondé sur un vice de procédure lequel a entraîné la nullité du décret de la Congrégation et par là même la révocation. Cet arrêt fait recouvrer à l’abbé Polge ses droits et devoirs et lui « redonne » son église de Corte où, après une si longue absence, il dira sa première messe aux côtés de Mgr Bonfils qui assure l’intérim à Ajaccio. « Cette ultime décision – a déclaré celui-ci - n’est une victoire pour personne, car l’Eglise n’est ni un champ de bataille ni un terrain de sport. C’est un peuple de pêcheurs réconciliés par Lui et qui se reconnaissent comme tels. Que chacun veille bien s’en souvenir pour ne pas succomber à la tentation manichéenne consistant à départager l’humanité entre les bons et les méchants. »
J-N. C.