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La France sauvage

jeudi 13 septembre 2012, par Journal de la Corse

Les faits divers atroces se multiplient sur le continent sans qu’aucun de ces journalistes sensationnaliste qui font leurs choux gras de "notre violence" ne semble s’émouvoir de la multiplication des faits de sauvagerie sur le propre sol.

Viol, massacres et autres atrocités

Brunot Cholet, volubile et à l’aise selon la presse, est jugé par la cour d’assises de Paris pour le meurtre d’une étudiante suédoise, Susanna Zetterberg, retrouvée avec quatre balles dans la tête, le corps calciné dans la forêt de Chantilly dans l’Oise en avril 2008. Il a déjà passé 17 ans derrière les barreaux et n’exprime aucune compassion envers la victime. Le 7 décembre 1983 il avait enlevé et violé une fillette de douze ans. Arrêté, il reconnaît avoir également abusé d’une jeune femme de 21 ans. Autre lieu, autre procès à Grasse cette fois-ci pour tortures sur une fillette de onze ans administrées par l’oncle et la tante "qui avaient pris en grippe" la victime. À Lyon, une jeune fille de 18 ans a été projetée du troisième étage de son immeuble par son père alors que cette dernière tentait de défendre sa mère. Plus à l’Est, quatre personnes ont été retrouvées tuées par arme à feu sur les hauteurs du lac d’Annecy, en Haute-Savoie, et une enfant grièvement blessée à côté de leur voiture. À l’ouest maintenant, en Gironde, une rixe a éclaté entre deux familles devant l’entrée d’une école de Parempuyre, à l’heure de la sortie des classes, et s’est soldée par deux coups de feu et deux blessés parmi les personnes impliquées. Un premier protagoniste a été blessé à l’arme blanche, au visage. Il a riposté avec une arme de poing, blessant son adversaire à l’abdomen. Cet homme, qui a cherché à se réfugier dans l’école, a été poursuivi par un troisième individu, qui, armé d’un fusil, a tiré un coup de feu le visant, dans la cour, sans atteindre qui que ce soit, a-t-on appris de même source. Un véritable western… Et que dire de Marseille où les règlements de compte à la kalachnikov se poursuivent démontrant au passage l’inefficacité des juridictions spéciales. Mais arrêtons-là ce réquisitoire ! Vue de Corse, la France a quelque chose de terrifiant.

Une société qui se désagrège

La violence délinquante et les faits divers en disent souvent plus long sur l’état d’une société que toutes les analyses sentencieuses administrées par des journalistes ou pire des "spécialistes". La communication omni présente accentue le côté extraordinaire et terrifiant des faits divers : c’est vrai. Mais ce sont tout de même des actes atroces. Il est certain que le consumérisme et la déliquescence des solidarités favorisent l’éclosion des crimes extraordinaires. Il est tout à fait extraordinaire de lire sous la plume d’un journaliste qui a cent fois stigmatisé la Corse pour sa violence appeler de ses vœux le retour aux anciens caïds de la pègre afin de remettre un peu d’ordre dans la cité phocéenne. Entre les délires d’une sénatrice socialiste qui souhaite l’intervention de l’armée dans les quartiers difficiles de Marseille et le souhait des voyous à l’ancienne, il devient évident que la France a perdu ses repères. Et tout compte fait je préfère encore notre Corse certes violente mais encore (pour combien de temps ?) encore respectueuse de certaines valeurs plutôt que "ces Frances" où les menaces pèsent sur les plus faibles et les plus fragiles jusqu’à l’insupportable.

La France au diapason de la décomposition planétaire

Notre société est prompte à condamner les pauvres gens lorsque ceux-ci luttant pour leur survie, s’en prennent aux intérêts des grandes puissances. Ainsi lisais-je les déclarations d’un chef de village somalien qui expliquait pourquoi il s’attaquait aux bateaux qui passaient au large de leurs côtes. "Les véritables pirates, disaient-ils avec justesse, sont ceux qui raclent le fond de nos mers et tuent tous les poissons. Ce sont ceux qui rejettent sur nos côtes des déchets dont les fuites tuent nos familles. Nous ne faisons que tenter de vivre dans un monde qui ne nous donne jamais la parole." Cet homme s’exprimait avec dignité et donnait le sentiment de posséder une morale à l’inverse de ceux qui nous gouvernent et qui qualifient de moral tout ce qui favorise leurs intérêts financiers. Aux Etats-Unis, il n’est désormais pas un mois sans qu’un cinglé tire sur la foule. Aujourd’hui leur problème (et le nôtre) est que cette société inique produit ses monstres. Nous avons aussi nos délinquants. Mais ils tombent rarement dans la décomposition notée sur le continent.

GXC

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