Nous ne sommes pas aussi mauvais que, parfois, nous semblons le penser. Dans deux domaines au moins, celui du sport et celui de l’éducation, nous avons remporté des succès méritoires. Des pistes à suivre…
Du bac au football
L’ACA, l’un des clubs de football d’Ajaccio a donc réussi son paris : celui de passer en ligue 1. Grâce à l’intensité de son président Alain Orsoni, le club a opéré un beau recrutement de joueurs. L’ACA est peut-être le plus petit club de Ligue 1 de France. Le pari de son président est non seulement de rester en ligue 1 mais de démontrer que les victoires ne s’obtiennent pas qu’avec de l’argent. Le mental est déterminant. Au moins pour les plus petits. Le mental et l’intelligence. C’est tout de même une des grandes leçons de l’histoire de la vie : la force et la puissance ne suffisent pas toujours à survivre. Des espèces à l’aspect chétif apprennent à résister, à mettre en œuvre des ressources jusque-là inexplorées pour s’en sortir. Il est vrai qu’en pareil cas, la nature et le caractère des responsables sont déterminants. Qu’on le veuille ou non, l’espèce humaine est en grande partie constituée de suiveurs, pour une faible partie d’êtres sans force qu’il convient de protéger et pour une autre infime partie de dirigeants qui ont le devoir de mettre leur force au service de la communauté. Un autre domaine où la Corse retrouve son excellence d’autrefois est le baccalauréat. Au début du XXe siècle la Corse donnait à la France le plus fort taux de bachelier par tête d’habitant. Il est vrai qu’à l’époque, la véritable barrière était constituée par le Brevet. Depuis la fin des années soixante-dix ce taux s’est effondré jusqu’à nous mettre au niveau des départements les plus défavorisés de France. Nous voilà donc quelques points au-dessus de la moyenne nationale. Là encore, un homme s’est imposé qui a réussi à impulser un nouvel état d’esprit : le recteur Michel Barat. Il est évident que la qualité des enseignants est également déterminante. Mais enfin, quelque chose a changé.
Une excellence à encourager
Ce qui a changé ? Le climat évidemment qui n’est plus rythmé par les attentats laissant croire que seule la force peut permettre d’avancer. Ce qui a peut-être aussi changé est la mentalité de la nouvelle jeunesse dont une minorité de plus en plus importante a envie de connaître autre chose que la Corse. Et puis il y a la matière de gérer l’enseignement en Corse en y croyant. Beaucoup de recteurs se sont succédé en Corse dont certains furent assurément de bons fonctionnaires. Mais était-ce suffisant ? Notre île est ainsi faite qu’elle a besoin qu’on lui donne des preuves d’attention j’allais écrire d’affection. Sous des apparences rugueuses, nous doutons en permanence de nous-mêmes. Nous croyons plus aux subventions qu’à nos qualités d’invention et de création ce en quoi nous avons totalement tort. La force du mouvement nationaliste a été de laisser entrevoir ces qualités que nous n’utilisions pas. Or le recteur Michel Brrat a toujours exprimé son attachement réel, profond et sincère à cette Corse dont est originaire sa mère. Et c’est cette énergie qui est passée même lorsqu’il devait appliquer des mesures gouvernementales injustes. Et qu’on ne vienne pas nous seriner que les résultats pourraient avoir été truqués ? Pourquoi faut-il que dans notre île, il se trouve toujours des pisse-vinaigre dont le seul discours est celui de l’autodénigrement ? Nous pouvons être excellents et souvent nous le prouvons à l’extérieur de la Corse. Observons seulement tous ces compatriotes qui ont réussi dans des domaines aussi divers que la médecine, les affaires ou l’art. C’est donc qu’en Corse, nous nous contentons de ce que nous offrent les élus ou l’état sans aller plus loin. C’est cette mentalité de mendiant qu’il faut combattre et nous étonnerons le monde. En attendant sachons appliquer la règle d’or : quand de nouveaux talents apparaissent encourageons-les plutôt que d’aussitôt mettre en marche la machine à rumeur destinée à éradiquer tout ce qui dépasse. Sachons croire en nous-mêmes. Cultivons la compétence plutôt que la suffisance.
GXC