LA HAINE DU DRAPEAU
Le drapeau tricolore alimente de nouveau la chronique de la honte. Il a subi une fois de plus, une fois de trop, des outrages que, même en temps de guerre, le vainqueur n’inflige pas au vaincu. C’était l’autre jour à Barchetta et Volpajola où des individus, ont incendié les drapeaux qui ornaient les monuments aux morts, à l’occasion du 14 juillet. Déjà, à diverses reprises, ce drapeau qui est le nôtre – jusqu’à plus ample informé – a été brûlé, piétiné, souillé par des vandales qui, réfugiés dans l’anonymat, ont éructé leur haine de la France et des Français. Comme s’il fallait se libérer d’une insoutenable oppression. Pour un tel délit, sous d’autres régimes, les peines auraient été infiniment plus lourdes que celles prononcées jusqu’ici, du bout des lèvres, par des magistrats insulaires. Souvent, en Corse, la démocratie dissimule ses faiblesses dans des excès de clémence, espérant que le pardon pourrait avoir valeur d’exemple. Espoir perdu. L’impunité donne à la délinquance une plus grande vigueur et favorise son expansion. Il faudra donc s’attendre à de nouvelles escalades et redouter d’autres profanations : celles de tombes, par exemple, sur lesquelles sont gravés des noms à consonance continentale ; ou celles d’églises dédiées à des saints ou des saintes allogènes. Il n’y a pas de limites à l’abject et, dans ce domaine, on peut toujours innover. Pourtant, brûler un drapeau ou cracher sur une tombe relève plus de la psychiatrie que du patriotisme. Et si les psychopathes suscitent la pitié, ils en arrivent parfois à soulever le cœur.