Pour les ténors des grands partis en France sur la même longueur d’onde de l’après présidentielle. Mettre la réduction de la dette parmi les priorités sinon en faire la priorité des priorités. Pour l’Etat français comme pour ceux du reste de l’Europe des dettes énormes et le paiement d’intérêts annuels vertigineux. En même temps, une croissance économique déficiente et pour celle-ci des prévisions pessimistes. Autrement dit, des rentrées d’impôts et de taxes en chute libre. Jusques là le citoyen sans qualité que nous sommes peut comprendre. Les caisses de l’Etat sont vides et ne lui permettent plus de vivre sur le grand pied qui était le sien auparavant. Dans une première période, disons de 1950 à 1990, s’étaient écoulées les « 30 glorieuses ». Elles avaient permis de soutenir ce qu’on a appelé l’Etat Providence. Ainsi le sort de chacun s’était amélioré avec la hausse du niveau de vie, permise par l’échelle ascendante du produit intérieur brut. Les années de dépression vont commencer avec des alternances de sorties de crise. Mais le retour à la prospérité ne va pas être dû moins à des productions matérielles qu’à celles de biens immatériels (les services, les conseils, les flux financiers).Les compagnies de la Silicon Valley ou les laboratoires des industries japonaises ont pris le dessus. C’était une nouvelle révolution industrielle. L’Europe risquait de perdre sa place et d’être relégué à la traîne dans l’évolution sans fin du capitalisme. Douze Etats européens signèrent alors l’Acte unique européen. Il établissait un marché sans frontière pour les produits, les capitaux, les services et les hommes. C’était en 1985. L’Europe créait une masse de production et de consommation suffisante à l’échelle des temps nouveaux. Par cette mise en commun du savoir-faire, du savoir vendre et du savoir innover l’avenir paraissait assuré. C’était ce qu’on croyait mais ce qu’ignorait l’homme de la rue c’est que nos gouvernants avaient contourné leur pacte de stabilité par le recours aux emprunts. Derrière l’émission de l’euro se dissimulait la dette qui permettait aux européens de vivre au dessus de leurs moyens. Jusqu’au jour où la dette est devenue telle que les prêteurs ont refusé de faite davantage de crédit. Et voilà l’euro menacé d’effondrement, la zone euro au bord de l’écroulement. Voilà qu’à la crise mondiale risque de s’ajouter la crise financière européenne. Les gouvernants s’en prennent aux banquiers et vice-versa. L’uomo qualunque s’interroge. Qui va-t-il croire ? La faillite de la Grèce pourrait entraîner un effet domino sur les autres pays du vieux continent. Sera-t-on suffisamment protégés par cet accouchement dans la douleur du Fonds européen de stabilité financière. Aux USA, l’été dernier, l’Etat du Minnesota a été mis en faillite mais il n’y a pas eu tant de tapage médiatique à son sujet contrairement à la dette grecque. Oui, mais le Minnesota fait partie d’un Etat fédéral et les Etats-Unis ont une gouvernance. La zone euro ne l’a pas. L’arbre des palabres de Bruxelles suffira-t-il à l’abriter.
Marc’Aureliu Pietrasanta.