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Hantz relance le Sporting

jeudi 26 mai 2011, par Journal de la Corse

F hantz

Si le SCB a réussi une saison exceptionnelle, il le doit en grande partie à son entraîneur Frédéric Hantz. Portrait d’un entraîneur heureux.

Frédéric Hantz, vos premiers shoots ?

Ce sont mes souvenirs les plus beaux car mes souvenirs de mon enfance. J’avais 5 ou 6 ans. J’ai grandi dans les environs de Rodez, dans un immeuble coincé entre l’école et le stade. Donc jusqu’à 12 ans, sitôt mon cartable déposé à la maison je filais jouer au foot. Au sein du club local, Onet le Château, où j’ai donc signé ma première licence. Ensuite j’ai rejoint le club voisin, Rodez et j’y ai évolué jusqu’à 20 ans. En Division 4 à 17 ans, puis en D3. Mon parcours s’est poursuivi à Aurillac en D4…

… fin du parcours amateur…

Effectivement. J’ai commencé ma carrière professionnelle assez tard, à 22 ans, à Clermont Ferrand, en 2ème division. J’ai ensuite signé à Istres, 3 ans, club où j’ai rencontré mon actuel adjoint Reginald Ray. Ensuite j’ai joué à Metz puis à Nice, 2 ans, club avec lequel j’ai été sacré champion de France de D2, la saison où le SCB est monté lui aussi en 1ère division, 94/95. Rennes était aussi dans l’ascenseur. J’ai fini ma carrière pro à Niort et j’ai mis un terme à mon parcours de joueur à Rodez.

…pour devenir entraîneur…C’était votre plan de carrière ?

Quand j’étais joueur je savais déjà que je resterais dans le monde du ballon et que j’entraînerais ! Mon objectif s’était d’entraîner mon club de départ, Rodez. J’y ai terminé ma carrière donc à 32 ans nanti de mes diplômes. J’y ai pris la succession d’un entraîneur emblématique Michel Poisson. Ensuite j’ai entraîné Brive, Le Mans, Sochaux et Le Havre.

Votre venue à Bastia ?

Avant de s’engager avec un club qui descend de Ligue 2, on se doit de réfléchir, d’autant que le Sporting avait des problèmes financiers et n’était pas vraiment armé pour jouer la remontée. Mais quand je suis venu à Bastia j’ai ressenti quelque chose qui me plaisait beaucoup. La seule incertitude résidait dans l’effectif car ce sont les joueurs qui font l’entraîneur et non l’inverse. J’ai hésité l’espace d’une semaine puis j’ai estimé que cela valait le coup de tenter l’aventure. L’implication de Reginald Ray m’a rassuré aussi.

Vous attendiez –vous à une telle saison ?

L’objectif était de remonter en Ligue 2 mais à mon niveau je ne m’étais pas fixer un tel objectif la 1ère année. Je m’étais donc armé pour monter mais en envisageant aussi l’échec. Pourtant il était hyper important, pour des raisons financières, d’atteindre notre objectif dès cette saison. Mon souci c’était de trouver des ressources pour être bons ! Je n’avais jamais entraîné à ce niveau et j’avais du mal à me situer dans les exigences ; par rapport au staff, par rapport aux joueurs. On a beaucoup travaillé et on a fait une bonne préparation.

Finalement pas vraiment de période de doutes ?

On avait un calendrier assez difficile en jouant les grosses pointures en début de championnat, Amiens, Rouen, Strasbourg, Guingamp, Cannes donc à un moment où nous étions le moins prêts. On a su bien négocier ces matchs, souvent dans la douleur. Ca nous a donné confiance même si dans le jeu ce n’était pas encore ça. Je savais aussi qu’il nous faudrait réaliser une série à l’automne pour rester dans les 3 premiers. La série a été extraordinaire : 8 victoires consécutives !

Les supporters vous ont tout de suite adopté …

Une accession ce n’est pas seulement jouer en 4-4-2 ou 4-3-3, s’entraîner 2 fois par jour ! Ce qui fait une saison c’est tout l’environnement de l’équipe à commencer par les dirigeants, puis le staff et les supporters. La rencontre que j’ai eu avec les supporters en arrivant le 23 juin à la salle des fêtes de Biguglia a donné le ton. J’ai pu constater que les supporters bastiais ne sont pas les excités, les écervelés comme on peut le dire ou le lire parfois. Ils connaissent très bien le football, le club et en sont amoureux. J’ai senti une vraie passion, mais une pression aussi. Cet amour du club ne s’est jamais démenti et cela a encore plus responsabilisé et motivé les joueurs. Je salue aussi leur comportement exceptionnel tout au long de l’année dans les tribunes.

Votre pire et votre meilleur souvenir ?

Le pire c’est peut-être la défaite à Auxerre en Coupe de la Ligue. Non pas la défaite en elle-même mais le souvenir d’un arbitre qui avait été dédaigneux, qui nous avait traités avec mépris. Un arbitre se doit d’être respectueux du jeu et des hommes. Ce soir là il a joué la star. Le meilleur souvenir ? Le match contre Créteil à Furiani. On a connu l’accession à Fréjus et devant notre public on a obtenu le titre. Mais il y a aussi le match contre Guingamp qui a marqué notre saison : une victoire en terre bretonne 5 à 2 !

Et maintenant en route pour la Ligue 2…

Mon métier c’est d’anticiper. Donc qu’on soit en Ligue 2 ou pas, dès le mois de janvier j’ai préparé certaines choses. Déjà par rapport aux joueurs qui étaient en fin de contrat, d’autres à qui il fallait renouveler. On a donc rencontré les joueurs pour envisager avec eux la suite. C’est important pour un joueur de savoir ce qui va se passer, qu’il ait des pistes. Les choses se sont ensuite accélérées. Le groupe va rester en grande majorité. On travaille aujourd’hui le renfort externe. On sera très vigilant sur les joueurs qu’on va faire venir. L’an dernier il fallait tout construire, cette année il faut améliorer. On mise sur 5 arrivées maximum ; des joueurs qui doivent apporter une vraie plus-value.

Propos recueillis par Ph.J.

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