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Football : La Ligue Corse change de timonier !

jeudi 15 novembre 2012, par Journal de la Corse

Coup de théâtre lors de la dernière assemblée générale de la ligue corse. Marc Riolacci a été déboulonné de son poste de président ! Jean-René Moracchini lui succède.

Après 4 mandats consécutifs, soit 16 ans à la tête de la Ligue Corse de Football, et alors que seule sa liste était en lice, Marc Riolacci a du passer la main. Au terme d’une assemblée générale au scrutin surprise, le charismatique président n’a pas été plébiscité par les clubs de football insulaires et n’a pas réussi à réunir le nombre de suffrages indispensables pour siéger au sein du comité directeur. Les membres élus à ce CD ont donc porté à la présidence celui qui jusqu’à présent tenait les bourses de la LCF : Jean-René Moracchini. Originaire de la Castagniccia, la soixantaine alerte, le nouvel homme fort du football corse pour les 4 prochaines années, connait son sujet. Nous avons évoqué avec lui son élection et ses objectifs.

Président, un mot sur votre parcours footballistique…

J’ai longtemps joué au niveau amateur, en Corse, puis à Paris à l’Union Corse de Paris avec notamment Dominique Bucchini. De retour à Ajaccio j’ai signé en corpo à l’Union sportive des finances banques. On a été champions de Corse et on a remporté la Coupe de France inter-finances. J’ai aussi été présélectionné en sélection corse corporatif. Je siège à la ligue corse de foot depuis 8 ans et j’y assurais les tâches de trésorier.

Peut-on parler d’élections surprises ?

Certainement ! Il n’était pas du tout prévu que je sois porté à la présidence. Je devais être le numéro 2, si Marc Riolacci était réélu. Ces élections devaient être une pure formalité pour lui.

Quelles explications apportez-vous à ce désaveu ?

Il ne faut pas oublier que ce sont les clubs qui décident. Le message ne passait-il plus peut-être au niveau de certains clubs, peut-être aussi qu’il n’était pas perçu à l’intérieur et à l’extérieur du comité directeur, peut-être aussi que nous n’avons pas su faire passer ce message, peut-être aussi ce qu’on appelle… « l’usure du pouvoir ».

Quelle politique entendez-vous mener ?

Je doute que les clubs se contentent d’un changement d’homme. Ils veulent certainement un politique plus offensive de la ligue. Dans l’immédiat nous avons un souci immobilier. Avec le président sortant, à qui je rends hommage, nous avions initié le projet de construction de notre siège. Nous sommes aujourd’hui en phase de finalisation de l’achat d’un terrain avec la Communauté d’Agglomération de Bastia. Ce sera le 1er investissement lourd et qui ne sera réalisable qu’avec le soutien des collectivités. Mais notre priorité sera le travail au niveau des jeunes. On a une perte de licences, beaucoup moins importante certes qu’au niveau national, mais il nous faut stabiliser, voire augmenter celles-ci. Nous ne sommes plus seuls sur le marché, d’autres sports sont là, notamment les échecs qui s’impliquent beaucoup au niveau scolaire. Un exemple à suivre. J’aimerais aussi retrouver ce football des rues que ma génération a connu. Autres réflexions de travail : mieux encadrer nos compétitions, aider le football rural. Dans ce domaine nous avons perdu des clubs mythiques comme Cargèse ou Antisanti qui avaient des contraintes un peu trop rigides notamment au niveau des équipes de jeunes. Nous devrons aussi mieux impliquer nos techniciens au niveau des clubs. Nous possédons aujourd’hui un CTR et un CTD et nous envisageons le remplacement d’un 2ème CTD puisque JL Lucciani nous a quittés. A revoir aussi le processus de labellisation des clubs et surtout leur suivi. Les clubs parviennent à réunir les critères mais les conservent-ils ensuite ? Notre « Pôle espoir » doit aussi être mis en valeur. Nous sommes une des seules 14 ligues à en disposer. Beaucoup de travail nous attend en fait comme appuyer nos arbitres où la mise en place d’une cellule de veille auprès des clubs. En fin d’année nous sommes en effet confrontés à une situation conflictuelle : nous refusons l’accession à des clubs parce qu’ils ne remplissent pas certains critères. Or on s’aperçoit que c’est souvent par manque d’informations, une ignorance du règlement.

Le foot de haut niveau se porte pourtant bien …

En Corse, on a toujours tendance à viser le haut niveau. Et pour cela il faut des résultats rapides et immédiats. Donc il faut recruter de bons joueurs et on néglige les jeunes joueurs du cru car on n’a plus le temps de s’impliquer dans la formation. Il nous appartient, en collaboration avec les clubs, de veiller à ce que nos jeunes ne soient pas oubliés.

Le siège de la ligue est à Bastia, vous vivez et travaillez à Ajaccio …

Ce n’est pas en effet la situation idéale ! Mais nous avons aujourd’hui des moyens modernes de communication comme Internet. Et puis n’oublions pas que nous avons une annexe à Ajaccio. Nous disposons d’un système de vidéoconférence et je suis partisan de l’utiliser beaucoup plus. Mais je me rends régulièrement en Haute-Corse et pour les réunions importantes je serai au siège.

Vos premières actions ?

On a composé un nouveau comité directeur*. On y a intégré des gens qui représentent le changement comme Antoine Emmanuelli ou Michel Sorbara. Ils vont coiffer la casquette de vice-présidents. Mais une casquette ne doit pas coiffer un homme mais un projet. Prochainement nous allons tous nous réunir pour mettre en place toute cette politique.

Propos recueillis pas Ph.J

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