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Exposition de Bernard Filippi

jeudi 11 août 2011, par Journal de la Corse

Rouge … le rouge joli de la joie. Du bonheur. Pas le rouge de la passion dévorante. Incendiaire. Les toiles de Bernard Filippi, exposées à Patrimonio, suggèrent la femme. La fleur. Elles sont sérénité sensuelle.

Le moins que l’on puisse dire c’est que les œuvres de Filippi contrastent singulièrement avec celles de son complice de toujours, Jean Paul Pancrazi. Contraste voulu. Délibéré. Comme un plaidoyer pour une peinture plurielle. Au-delà des écoles et des chapelles. Au-delà des courants et des modes. Chez les deux artistes qui exposent ensemble dans la cave-galerie d’Henri Orenga, une vérité d’être qui s’exprime selon des voies créatrices aussi fertiles que différentes, et cela a non seulement son charme mais encore sa percutance. Car la vie avec ses ressentis est diversité. Filippi décline ses rouges joyeux en grand format. La musique des toiles varie selon que l’œil écoute de près ou de loin. De près elle joue plutôt des solos de guitare. De loin son interprétation se fait volontiers symphonique avec de larges inspirations de silence incarné par un trait noir, et avec des accords qui éclosent dans la couleur blanche en touches d’aérienne limpidité. La couleur est la matière première du peintre. C’est par elle qu’explosent les émotions apportées par le plasticien en partage aux spectateurs. Enfant de Tox Bernard Filippi choisit très tôt la peinture. L’artiste qu’il est ne s’interdit pas de vouloir en donner plein les yeux ! Il se situe sur le registre de la séduction. Refusant de se prendre la tête il note en riant que Matisse – qu’il admire tant – c’est déjà trop intellectuel pour lui ! Faut-il le croire ? Simple coquetterie ? Très emblématique cet appel d’Henri Orenga aux deux artistes qui avaient inauguré sa cave-galerie, il y a 20 ans. Filippi, Pancrazi, le galeriste-vigneron, sans eux l’art contemporain en Corse ne serait pas ce qu’il est ! Des démarches qui franchissent les années pour les transcender, voilà qui est non seulement exemplaire et réconfortant, mais brassées bénéfiques d’espérance.

Michèle Acquaviva-Pache

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