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Contre les enlèvements d’enfants

jeudi 22 décembre 2011, par Journal de la Corse

Lorsque la religion rythmait la vie, les saints du calendrier suffisaient à nos célébrations quotidiennes. Aujourd’hui, l’année est ponctuée par des événements particuliers, entre journée nationale ou internationale, mondialisation oblige. Ainsi, le 25 mai est-il la journée mondiale des enfants disparus. Pourquoi marquer particulièrement cette situation ? Parce que cela s’inscrit dans la lutte contre la pédophilie et les réseaux pédo-criminels. Même si les enfants qui disparaissent ne sont pas tous liés à ce crime, la lutte s’organise pour que les familles dont l’enfant a disparu connaissent un happy end.

Alerte enlèvement

En France, environ 40 000 enfants disparaissent chaque année ; la plupart sont retrouvés dans les huit jours. Parmi ces disparus, il y a des enfants exploités dans les réseaux pédophiles. La commission européenne a insisté sur la nécessité d’une coopération internationale notamment pour éradiquer les crimes sur internet, la pédo-pornographie et l’exploitation des enfants. Concrètement, cela donne un numéro unique européen pour les enfants disparus : 116.000. En France, un dispositif spécifique a été créé : plan « alerte enlèvement ». Cela permet de diffuser très rapidement auprès de la population, sur tout le territoire national, des informations précises relatives à l’enlèvement afin de provoquer des témoignages susceptibles de favoriser la libération de la victime. C’est ce qui c’était passé, par exemple, en février, lors de l’enlèvement des jumelles, Alessia et Livia, dont le père s’est suicidé, et qui avaient été aperçues en Corse. De la Suisse à l’île de beauté, c’est bien une alerte européenne qui a permis de couvrir toute la zone et de recueillir des témoignages, même sans succès de retrouvailles. Comme l’indique une étude réalisée aux États-Unis en 1993, les premières heures sont décisives : sur 621 enlèvements d’enfants terminés par un homicide, 44% des enfants ont été tués dans la première heure, 74% dans les trois heures et 91% dans les 24 heures suivants l’enlèvement. Pour passer rapidement de l’émotion à l’action.

Fuguer n’est pas jouer

En France, on recense en moyenne 45 000 fugueurs, surtout des adolescents. En 2010, 513 cas de fugue ont été répertoriés à Bastia, contre 24 pour Ajaccio, une différence statistique qui s’explique par le nombre de structures d’accueil réparties sur le territoire : Ajaccio ne compte qu’un seul foyer d’accueil pour adolescents. Dans ces institutions, les mineurs doivent respecter un règlement strict, et tout dépassement d’horaires déclenche une alerte. En 2009, seules 24 fugues ont conduit à une procédure. Pour les cas de disparition du domicile familial, environ vingt par an en Corse, la procédure est déclenchée systématiquement. Et la brigade des familles de se montrer rassurante, puisque 100% des fugueurs sont retrouvés, d’autant que la grande majorité retourne à la maison 24h après leur départ.

Déclencher l’alerte

L’alerte pourra être mise en œuvre dans le cas d’un enlèvement avéré, y compris les cas de « soustraction d’un mineur par un ascendant » (code pénal, art. 227-7) et de « soustraction d’un mineur sans fraude ni violence » (code pénal, art. 227-8). Les différents types d’enlèvements, d’arrestations ou de séquestrations d’enfants sont définis par les articles 224-1 et suivants du code pénal. La décision de déclencher le plan « alerte enlèvement » revient au procureur de la République en concertation avec les enquêteurs et après consultation du ministère de la justice, sur la base de quatre critères : enlèvement avéré, et non simple disparition, même inquiétante ; la vie ou l’intégrité physique de la victime doit être en danger ; disposer d’éléments d’informations dont la diffusion peut permettre de localiser l’enfant ou le suspect ; la victime doit être mineure. Ce dispositif devrait compter un nouveau partenaire de diffusion : Facebook. Parmi les partenaires déjà impliqués, citons Orange, Free, SFR, Google, Yahoo !, Microsoft, Dailymotion, blogSpirit, l’ASIC (Association des Services Internet Communautaires) et Silicon Sentier. À ces supports de diffusion s’ajoute une application mobile, disponible sur iPhone, Android et Blackberry. De quoi compléter les canaux déjà mobilisés pour diffuser l’alerte après déclenchement du plan : télévision, radio, agence de presse, panneaux d’affichage, lieux publics, gares, etc. Agir vite et partout, tel est le credo.

Maria Mariana

En savoir plus

http://www.alerte-enlevement.gouv.fr

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