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Chahir Belghazouani : Bonheur simple en « rouge et blanc »

jeudi 7 mars 2013, par Journal de la Corse

Chahir Belghazouani est l’une des satisfactions ajacciennes de la saison. À 26 ans, celui qui, il n’y a pas si longtemps, semblait promis à un avenir doré, fait, avec 21 matchs et 6 buts, une entrée tonitruante en Ligue 1. Il efface, du coup, une étiquette de « bad boy » injuste et quelques choix de carrière mal négociés.

Vingt et un matchs dont seize titulaires, 6 buts, une passe décisive, voilà des stats qui, si elles ne sont pas mirobolantes en L1, suffisent au bonheur de Chahir Belghazouani, l’une des bonnes pioches de l’ACA, cette saison. Un juste retour des choses pour un garçon promis à un bel avenir mais qui n’a guère été épargné, ni par les blessures ni par certains choix de carrière.

Des débuts prometteurs

La belle aventure de cet enfant de Porto-Vecchio a débuté à Grenoble après des premiers pas à l’ASPV et Toulon. « On disait que j’avais des qualités, explique l’intéressé, mais que j’étais trop juste physiquement pour espérer devenir pro. Moi, j’y ai toujours cru et je n’ai rien lâché même si ça n’a pas toujours été facile, notamment à Toulon, où j’avais 15 ans et demi. » Repéré par Grenoble, le jeune franco-marocain va connaître une ascension fulgurante. À 19 ans et un an après son arrivée, il paraphe son premier contrat pro et effectue ses grands débuts en L2. « Grenoble restera un excellent souvenir. C’est là-bas que j’ai terminé ma formation et débuté en pro, cela ne s’oublie pas. » Quatre ans plus tard, son talent ne passe guère inaperçu puisqu’il doit signer à Tottenham mais lors de la visite médicale, des problèmes de croissance au genou sont décelés, contraignant le jeune Chahir à descendre de son nuage et entamer une longue traversée du désert. « La déception de ma carrière, avoue-t-il, quand un club comme celui-là t’appelle… »

L’ACA pour boucler la boucle

Suivront des expériences manquées au Dynamo Kiev, à Strasbourg d’où il sera licencié pour une sombre histoire de clip vidéo, Neuchâtel et Waregem pour finir. Avant un retour sur son île et une véritable résurrection. « Ma carrière a été sans doute retardée par rapport aux espoirs placés en moi, mais c’est grâce à ces expériences que j’ai pu rebondir à Ajaccio. Je n’ai pas d’esprit revanchard ni de regret par rapport au passé, je regarde simplement devant moi. » En « rouge et blanc », Chahir Belghazouani s’est refait une santé. Parti pour être un joker, il s’est imposé dans le groupe. « Je suis arrivé sur la pointe des pieds et je me suis mis au travail. Il faut dire que nous avons un très bon groupe, cela facilite les rapports. Il y a un bon coup à jouer dans ce championnat et je suis très heureux de faire partie de ce projet. Je me régale sur le terrain et j’espère que l’on sera encore en L1 l’an prochain. » L’avenir ? « Tout est allé tellement vite ! Les premiers pas en L1, la sélection avec le Maroc et la CAN, ça fait beaucoup en six mois. Je sais d’où je viens et je ne veux pas regarder plus loin que le prochain match. » Face à Lorient, ce samedi, l’Ajaccien, sous les yeux de sa famille, a promis d’être, une fois encore au rendez-vous et de faire grimper ses stats pour le plus grand bonheur de l’ACA.

Ph.P.

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