La fermeture du CREPS de Corse, le 31 janvier 2010 a fait couler beaucoup d’encre et surtout suscité de vives inquiétudes tant de la part du monde sportif insulaire que des élus et du personnel. Deux ans plus tard, le pari osé par la CTC –reprendre les rênes de l’établissement- semble réussi. Devenue le Centre du Sport et de la Jeunesse de Corse, la structure a permis de consolider l’existant, de moderniser l’outil et de s’ouvrir d’autres perspectives…
Le CREPS, pardon, le CSJC se porte bien, merci ! Deux ans après la fermeture (qui n’en était pas vraiment une puisque le service public s’est poursuivi durant la période de flottement), cet outil placé au service de la Corse, a pu, rapidement, renaître de ses cendres. La restructuration consécutive à une révision générale des politiques publique –dont le CREPS de Corse faisait les frais- n’est plus qu’un mauvais souvenir. La régie disposant, dès décembre 2009, d’une autonomie financière lui permettant de gérer l’établissement, s’est muée, dès janvier 2012, en un syndicat mixte composé de la Collectivité Territoriale de Corse et du Conseil Général 2A. Si l’Etat s’est désengagé, il n’en a pas moins, assuré son soutien. Un protocole, signé en 2010 mentionnait, en effet, un engagement allant dans le sens du maintien et du développement de cet outil. Pour preuve, la mise à disposition de 11 fonctionnaires d’Etat et la promesse de la cession de l’ensemble du patrimoine (bâtiments et terrains) à la collectivité. Une promesse non encore tenue et qui reste en suspens, crise économique oblige, suite au changement de gouvernement. Problème : le terrain appartenait au Conseil Général de la Corse-du-Sud qui l’avait cédé gratuitement, en son temps, à l’Etat, en échange de la construction de l’outil. « Nous avons bon espoir, assure Isabelle Feracci, directrice de l’établissement, l’argument économique ne tiendra pas et l’outil devrait être cédé à la collectivité. » Deux ans se sont écoulés et, force est de constater que la structure ne cesse de croître et dans le bon sens. « Nous avons gardé et consolidé l’existant, reprend Isabelle Feracci, tout en ayant des projets encore plus ambitieux. » Ainsi, au niveau sportif, l’outil abrite le haut niveau, à travers les pôles espoir de football et de judo. Un tremplin vers ces filières avec les centres d’entraînement de handball, de karaté ou l’école de pétanque. Enfin, le partenariat avec l’ACA fonctionne plutôt bien (école privée, entraînements, hébergement, etc). Le GFCA football et volley s’entraînent également régulièrement au CSJC.
Un triple projet ; sportif, scolaire et éducatif
« Notre idée, poursuit la directrice, consiste à ouvrir la structure aux autres ligues et disciplines mais aussi à se rapprocher du projet commun de l’établissement. Nous souhaitons conserver les filières de haut niveau, elles sont nécessaires, mais pouvoir s’occuper, également, de ceux qui ne parviennent pas à émerger. Si nous avons un gamin qui réussit sur mille, que faisons-nous des 999 autres ? Tel est notre message, mélanger le sportif et l’éducation populaire à travers un triple projet sportif, éducatif et scolaire. En outre, les jeunes issus du haut niveau doivent renvoyer une image positive du Centre et de la Corse. C’est un projet plus ambitieux, plus régional et plus proche de nos besoins. »
Les enjeux du CSJC s’articulent, on le voit, autour de quatre thèmes :
L’utilité sociale : le centre dispose d’un plateau technique riche et bien entretenu, de moyens pédagogiques et c’est un lieu fréquenté par des publics très variés. Cette mixité et la diversité des activités en font un lieu important d’éducation populaire.
Le sportif : indispensable à la vie sportive insulaire et les meilleures conditions d’accès au plus haut niveau dans les disciplines ciblées.
Le service public : formation, accompagnement, actions menées indispensables à la région.
Le développement durable : les acteurs sportifs et socioculturels formés au CSJC, premiers utilisateurs du milieu naturel, sont en mesure d’accompagner, de former et de mettre à disposition des ressources pour un développement des activités de pleine nature.
Un nouveau bâtiment en 2015
Pour mener à bien tous ces projets, l’outil devrait s’étendre. La pelouse a été entièrement refaite, et un éclairage a été installé. Mais le gros reste à venir. Un plan quinquennal d’investissement prévoit la construction d’un nouveau bâtiment, d’une capacité de 30 chambres (60 personnes) pour les jeunes des pôles. Il permettrait d’utiliser l’existant pour l’accueil de sportifs, séminaires, équipes professionnelles, stages, etc. Un parking devrait être livré courant 2013. Quant au bâtiment, il est prévu, au plus tard, pour 2015. Coût de l’opération : 5 millions d’euros par an sur cinq ans. Le budget du CSJC est de 2,2 millions d’euros par an. Mais sa capacité d’autofinancement (de l’ordre de 50%) en fait une structure relativement saine d’un point de vue financier. Enfin, si le nombre d’employés a baissé depuis le CREPS (passant de 35 à 25), « personne n’a été muté, personne n’est parti, assure Isabelle Feracci, nous sommes nombreux…pour faire beaucoup plus et la proximité facilite nos démarches. » Finalement, le CREPS a muté pour devenir un outil à vocation 100% régionale. Et personne ne s’en plaindra…
Ph.P.
Organigramme
Président du syndicat mixte : Jean-Louis Luciani
Directeur : Isabelle Feracci
Responsable du pôle administratif : Aude Foucault
Responsable du pôle sportif : Eric Pasero
Division administrative et financière : Stéphane Testa
Division des usagers : Stéphanie Leca
Développement durable : Philippe Lecrivain
Division de la formation : Gilles Tarnier
Haut Niveau : Jean-Luc Luciani
Personnel total : 25 dont 11 fonctionnaires d’Etat
Budget annuel : 2,2 millions d’euros