Depuis sa création en juillet 2008, l’Union pour la Méditerranée n’a eu de cesse de montrer ses contradictions, entre démocraties occidentales et régimes totalitaires, entre intérêts économiques et question cruciale des droits de l’Homme. L’UPM c’est le couronnement désastreux de la real politique sarkozienne consistant à jeter un voile pudique sur les aspirations populaires pour mieux atteindre les intérêts financiers. En ce sens le voyage de MAM était très symptomatique : loisirs, intérêt et politique. Au-delà de ses contradictions, l’UPM a révélé, en trois ans, sa profonde inefficacité. L’enjeu, somme toute louable, était de créer une convergence sur le pourtour méditerranéen, et plus particulièrement entre les rives septentrionales et méridionales. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Les États du sud ne parviennent pas à décoller économiquement et sont désormais en proie à des conflits et à des répressions sanglantes tandis que les pays du nord préfèrent regarder vers leurs partenaires de l’Union européenne plutôt que vers leurs voisins méditerranéens. Certains signes ne trompent pas : le 27 juillet dernier Ahmad Massad’eh, le Secrétaire Général de l’UPM, a annoncé sa démission en estimant que cette organisation était depuis longtemps menacée par « la trop forte politisation et les dérives qui menaçaient son fonctionnement institutionnel ». Aujourd’hui il est temps de tourner la page et de se tourner vers une véritable coopération qui permettent à ces pays de trouver le chemin d’un véritable développement maîtrisé.